Rédacteur : A.Saidou
Le Niger se lance dans une ambitieuse entreprise pour transformer son secteur agricole. Sous l’impulsion des nouvelles autorités militaires, le Programme Grande Irrigation (PGI) a été initié pour répondre à une urgence nationale : garantir la sécurité alimentaire d’une population en forte croissance tout en réduisant la dépendance aux importations. Avec une enveloppe colossale de 520 milliards de FCFA, cette initiative, sans précédent par son ampleur, vise à aménager 4 000 hectares de terres d’ici 2024, dont 2 000 hectares de nouveaux espaces hydro-agricoles.
Alors que le pays fait face aux défis du changement climatique, à l’insécurité dans certaines régions et à une économie fragilisée, ce programme est un véritable levier de relance pour l’agriculture nigérienne. L’objectif est clair : faire de l’irrigation une arme stratégique pour nourrir la nation, renforcer l’économie rurale et poser les bases d’une autosuffisance alimentaire durable.
Un an après son lancement, le temps est venu de dresser un premier bilan. Quels progrès ont été réalisés sur le terrain ? Quels défis restent à surmonter pour concrétiser cette vision ? Cet article plonge au cœur du Programme Grande Irrigation, mettant en lumière ses ambitions, ses premiers résultats et ses perspectives pour l’avenir de l’agriculture au Niger.
4000 hectares ciblés pour atteindre l’autosuffisance alimentaire
Avec le Programme Grande Irrigation (PGI), les autorités ambitionnent d’aménager 4 000 hectares de terres d’ici 2024, une initiative qui témoigne de la volonté de bâtir une autosuffisance alimentaire durable. Cet objectif, bien qu’ambitieux, répond à une urgence nationale qui est de réduire la dépendance croissante aux importations alimentaires et stabiliser la sécurité alimentaire de millions de Nigériens.
Ces 4 000 hectares, répartis dans des régions stratégiques, sont sélectionnés en fonction de leur potentiel hydro-agricole et de leur accessibilité pour les communautés rurales. L’accent est mis sur les cultures vivrières de base, telles que le riz et le maïs, qui constituent le socle de l’alimentation quotidienne, mais également sur des cultures à forte valeur ajoutée comme les légumes, destinées à approvisionner les marchés locaux et urbains. Tous ces aménagements visent à contourner les aléas des saisons pluvieuses, souvent irrégulières, permettant ainsi une exploitation agricole tout au long de l’année. Parallèlement, des formations techniques sont prévues pour accompagner les agriculteurs dans l’adoption de pratiques modernes adaptées aux nouvelles infrastructures.
Si cet aménagement atteint ses objectifs, il pourrait transformer profondément le paysage agricole nigérien. Les experts estiment que la mise en valeur de ces terres permettra d’augmenter significativement les rendements, de stabiliser les prix des denrées alimentaires et de réduire les importations massives de produits de base