Rédacteur A.Saidou
Quel bilan ce programme de grande envergure ?
Un peu plus d’un an après son lancement, le Programme Grande Irrigation (PGI) commence à dévoiler ses premiers résultats. Si l’objectif global de 4 000 hectares aménagés d’ici 2024 reste encore à atteindre, les avancées réalisées jusqu’à présent témoignent de la faisabilité du projet et de son potentiel pour transformer durablement le secteur agricole nigérien.
À ce jour, environ 1 200 hectares ont été aménagés, soit 30 % de l’objectif total. Ces terres, réparties dans des régions stratégiques telles que Dosso, Maradi et Tillabéri, bénéficient désormais de systèmes d’irrigation modernes permettant une exploitation continue. Les agriculteurs ayant accès à ces infrastructures rapportent déjà des augmentations significatives de leurs rendements, notamment pour les cultures vivrières comme le riz et le maïs. Ces premiers succès sont une illustration de l’impact direct des aménagements sur la productivité agricole et sur les revenus des exploitants.
Au-delà des chiffres, le PGI a également permis de mobiliser les acteurs locaux et internationaux autour d’une vision commune. Les coopératives agricoles, soutenues par des formations et des financements ciblés, jouent un rôle clé dans l’exploitation des terres aménagées. Par ailleurs, les investissements dans les infrastructures, bien qu’encore inachevés, montrent l’engagement des autorités à répondre aux besoins des communautés rurales.
La réalisation de ces ambitions se heurte à des défis majeurs, notamment l’insécurité persistante qui sévit dans plusieurs régions du pays.
Les attaques de groupes terroristes ciblant spécifiquement les agriculteurs ont entraîné des déplacements massifs de populations rurales, et ont perturbé les activités agricoles. Le général Abdourahamane Tiani, chef de l’État, a récemment dénoncé ces actes de sabotage visant à empêcher le Niger d’atteindre son autosuffisance alimentaire.
Cette insécurité chronique complique également la mise en place des infrastructures nécessaires au programme, retardant les travaux et limitant l’accès des agriculteurs aux zones aménagées. Les déplacements forcés de populations accentuent la vulnérabilité des communautés rurales, déjà fragilisées par des conditions de vie précaires.
Pour que le PGI puisse tenir ses promesses, il est impératif de renforcer la sécurité dans les zones rurales, afin de permettre aux agriculteurs de travailler sereinement et de garantir la continuité des projets en cours. Cela nécessite une coordination accrue entre les forces de défense et de sécurité, les autorités locales et les partenaires internationaux engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.