Rédaction: Rahime Diallo ,Dakar
L’accession au pouvoir du Président Bassirou Diomaye Faye a ravivé l’espoir d’un changement profond au sein de la jeunesse sénégalaise. Dans un pays où plus de 75 % de la population a moins de 35 ans et plus de 50 % est âgée de 18 ans ou moins, la question de l’insertion des jeunes devient un enjeu national majeur. La nomination de Jean Michel Sène, 29 ans, à la tête de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale constitue un signal fort, mais une transformation durable exige des réformes structurelles. La création d’un ministère dédié à la jeunesse, doté de ressources conséquentes et d’un mandat précis couvrant l’éducation, l’emploi, l’entrepreneuriat et l’inclusion numérique, permettrait d’apporter une réponse coordonnée et efficace aux défis actuels.
L’expérience internationale offre des modèles inspirants. Le Rwanda favorise l’intégration des jeunes dans la gouvernance en leur garantissant un accès direct aux instances décisionnelles. L’Afrique du Sud soutient l’entrepreneuriat à travers des incubateurs régionaux, tandis que l’Allemagne a su imposer son modèle de formation duale, combinant apprentissage théorique et pratique. Singapour, de son côté, finance ses initiatives jeunesse grâce à un fonds mixte public-privé de 100 millions de dollars, garantissant ainsi leur pérennité. Le Sénégal gagnerait à adapter ces stratégies à son contexte local en mettant en place un fonds national pour l’entrepreneuriat jeune, des prêts à taux zéro et des formations professionnelles adaptées aux réalités du marché.
Pour garantir l’efficacité des politiques publiques en faveur des jeunes, la mise en place d’un mécanisme indépendant de suivi et d’évaluation est essentielle. Des rapports annuels détaillés, segmentés par sexe, région et statut socio-économique, permettraient d’identifier les lacunes et d’orienter les actions de manière ciblée. Par ailleurs, encourager une économie fonctionnant 24h/24 pourrait stimuler l’emploi et la productivité, à condition d’instaurer des régulations adaptées pour éviter toute exploitation des travailleurs.
Enfin, la réussite d’un programme jeunesse ambitieux passe par des partenariats stratégiques avec des organisations internationales telles que l’Union africaine, les Nations Unies et des acteurs économiques majeurs. La Chine investit massivement dans les infrastructures, la France soutient l’éducation et l’entrepreneuriat : pourquoi ne pas mobiliser ces ressources au service d’un plan jeunesse structurant et novateur ?
Le slogan présidentiel « Jub, Jubal, Jubanti », prônant l’intégrité, la justice et le progrès, ne pourra se concrétiser sans une vision audacieuse, des mesures concrètes et un suivi rigoureux. En s’inspirant des meilleures pratiques mondiales tout en adaptant les solutions aux réalités locales, le Sénégal a l’opportunité d’offrir à sa jeunesse un avenir prometteur et durable.