Rédaction: Rahime Diallo ,Dakar
Le projet Mozambique LNG, censé transformer l’économie du pays, est aujourd’hui dans l’impasse. Avec un coût estimé à 20 milliards de dollars, cette gigantesque infrastructure devait faire du Mozambique un acteur clé du marché du gaz naturel liquéfié (GNL). Mais entre insécurité persistante, financement incertain et enjeux géopolitiques, l’avenir du projet reste flou.
Un projet suspendu, une relance difficile
En 2021,Total Energies a mis en pause le projet, invoquant un cas de force majeure en raison de l’insurrection islamiste dans le nord du Mozambique. Depuis, l’armée rwandaise, avec le soutien de l’Union européenne, tente de stabiliser la région. Mais malgré ces efforts, les tensions persistent et freinent la reprise des travaux.
Côté financement, les difficultés s’accumulent sans arrêt. En fin 2023, Total Energies a tenté d’obtenir 5 milliards de dollars de prêts publics de l’administration Biden pour relancer le projet, sans succès. Les États-Unis avec le retour aux affaires de Trump privilégient désormais leurs propres projets énergétiques, rendant encore plus incertain le soutien des bailleurs internationaux.
Un enjeu mondial sous pression
Malgré ces obstacles, la demande en GNL ne faiblit pas dans le monde. Les prix du gaz en Europe atteignent des sommets, alimentant les craintes d’une pénurie énergétique. Pourtant, les gouvernements engagés dans la transition écologique hésitent à soutenir un projet basé sur les hydrocarbures. Le Royaume-Uni, sous la direction de Keir Starmer, cherche même à se désengager financièrement de Mozambique LNG, au nom de la transition énergétique.
Face à ces contradictions, le projet est possible de ne jamais voir jour. Total Energies espérait initialement livrer du GNL dès 2024, mais selon Rystad Energy, cela pourrait être repoussé à 2030. La question est donc simple : les investisseurs auront-ils la patience d’attendre, ou le Mozambique LNG restera-t-il un rêve inachevé ?