Le parti présidentiel du Togo a remporté une victoire écrasante lors des élections sénatoriales du 16 février 2025, obtenant 34 des 41 sièges disponibles, selon la Commission électorale. Ce scrutin fait partie de la dernière étape de la mise en œuvre de la réforme constitutionnelle controversée, vivement critiquée par l’opposition. Le président de la commission électorale, Dago Yabré, a annoncé que les résultats provisoires seraient rapidement transmis à la Cour constitutionnelle, qui est seule habilitée à valider les résultats définitifs. Cette réforme constitutionnelle, promulguée en mai 2024, modifie le système politique du Togo en introduisant un régime parlementaire, où la fonction de président de la République devient honorifique, et le pouvoir exécutif est assuré par le président du Conseil, désigné parmi les partis majoritaires.
Les élections sénatoriales s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de cette réforme, qui a déjà vu une large victoire du parti Union pour la République (Unir) lors des législatives d’avril 2024. Faure Gnassingbé, président en exercice, pourra être désigné président du Conseil une fois le Sénat installé. L’opposition et la société civile dénoncent cette réforme, estimant qu’elle permet à Faure Gnassingbé de se maintenir indéfiniment au pouvoir, alors que la constitution précédente ne lui permettait que de briguer un dernier mandat en 2025. Les partisans de la réforme affirment qu’elle garantit une meilleure représentativité politique, avec la création d’un Sénat de 61 membres, dont 20 seront désignés par le président du Conseil des ministres.
A.P