Africa Eye
Rédaction: Africa Eye
Le Parlement marocain a accueilli une rencontre parlementaire importante, réunissant les présidents des commissions des affaires étrangères des parlements des pays africains, pour discuter des enjeux stratégiques auxquels le continent est confronté, ainsi que des défis récurrents entravant son développement. Cette réunion fait suite au sommet des présidents des parlements des pays africains atlantiques, récemment tenu à Rabat, dans un contexte qui souligne le rôle croissant de la diplomatie parlementaire dans le renforcement des liens entre les pays africains et la coordination des visions pour faire face aux défis communs.
Malgré la pluralité des initiatives visant à renforcer l’intégration continentale, l’Afrique fait face à des défis récurrents, nécessitant des efforts accrus pour ancrer son émergence. Les discussions se sont concentrées sur les risques sécuritaires qui secouent le continent, en particulier les conflits internes, les tendances séparatistes, ainsi que le terrorisme et l’extrémisme, dont les répercussions ne menacent pas seulement la sécurité des États, mais contribuent également à déstabiliser la région et entraver les efforts de développement durable.
Sur le plan économique, l’Afrique aspire à un taux de croissance estimé à 4,3 % d’ici 2025, tirant parti de ses vastes ressources naturelles et humaines. Cependant, les changements climatiques, notamment la désertification, la sécheresse et les inondations, assombrissent la sécurité alimentaire, exacerbant ainsi la pauvreté, la dépendance alimentaire et les migrations forcées.
Néanmoins, malgré ces multiples défis, des signes positifs émergent, reflétant la capacité de nombreux pays africains à réaliser des progrès tangibles dans les domaines de l’économie et de la transition démocratique, en s’appuyant sur leurs propres ressources, loin de la dépendance. L’expérience internationale, notamment l’expérience européenne, montre que les continents ayant traversé de longues périodes de fragmentation et de conflits ont pu, par le biais de l’unité et de l’intégration, parvenir à la prospérité et au développement, ce que l’Afrique pourrait également réaliser si elle unifie ses visions et exploite efficacement ses potentialités.
Dans ce contexte, les participants ont souligné l’importance de renforcer les partenariats continentaux en activant la Zone de libre-échange continentale africaine, en soutenant des projets stratégiques tels que le pipeline gazier Nigéria-Maroc-Europe et les initiatives d’intégration régionale, considérées comme des leviers essentiels pour réaliser l’intégration économique et le développement. Ils ont également insisté sur le fait que le continent africain, désormais au cœur de la concurrence internationale, possède les atouts économiques, le positionnement stratégique et les ressources humaines qualifiées pour être la « Continent de demain », à condition de réunir les efforts et de mettre en œuvre la volonté politique pour transformer les aspirations en réalités concrètes.
En conclusion, le plus grand défi auquel l’Afrique doit faire face est de surmonter l’héritage du passé et de s’engager dans la construction d’un avenir fondé sur la confiance en soi et le renforcement de l’indépendance décisionnelle continentale. Comme l’a souligné Sa Majesté le Roi Mohammed VI : « L’Afrique doit aujourd’hui placer sa confiance en l’Afrique », et cette confiance doit être la pierre angulaire de la redéfinition du chemin vers un développement durable, une intégration continentale et un leadership africain sur la scène internationale.
