Rédaction: Rahime Diallo, à Dakar
L’AGOA, l’accord commercial entre l’Afrique et les États-Unis, est en danger. Ce programme, qui existe depuis 25 ans, permet aux pays d’Afrique subsaharienne d’exporter vers les États-Unis sans payer de taxes douanières. Pourtant, à Washington, de plus en plus de voix s’élèvent pour dire que cet accord ne survivra pas sous sa forme actuelle.
L’administration Trump, avec sa politique de protectionnisme, remet en question les accords de libre-échange. Certains membres du Congrès pensent même que l’AGOA est « mort à 80 % ». La situation s’est encore aggravée lorsque quatre élus américains ont demandé l’exclusion de l’Afrique du Sud du programme.
Un accord en péril, des milliards en jeu
En 2023, les exportations africaines vers les États-Unis via l’AGOA ont atteint 9,7 milliards de dollars. La majorité concernait le pétrole, mais aussi des vêtements et des produits agricoles. L’Afrique du Sud, qui exporte des voitures, du vin et des agrumes, est l’un des plus grands bénéficiaires de cet accord.
Mais l’incertitude inquiète les entreprises. Neil Diamond, président de la Chambre de commerce sud-africaine aux États-Unis, avertit que cette situation freine les investissements et perturbe les chaînes d’approvisionnement.
Vers une nouvelle version de l’AGOA ?
Malgré les tensions, certains sénateurs cherchent à prolonger et améliorer l’AGOA. Ils estiment qu’il faut adapter l’accord aux nouvelles réalités économiques et politiques. L’idée serait de convaincre les États-Unis que cet accord profite autant à l’Afrique qu’à leurs propres entreprises.
L’avenir de l’AGOA reste donc flou. Mais une chose est sûre : son maintien ou sa disparition aura un impact majeur sur le commerce entre l’Afrique et les États-Unis.