Guinée : Suspension de partis politiques dans un contexte de tensions

L’ancien président guinéen Alpha Condé, renversé en 2021, a dénoncé samedi une volonté des autorités de restreindre l’opposition, après la suspension de son parti politique pour trois mois.
Les autorités dirigées par le général Mamadi Doumbouya ont annoncé vendredi la suspension temporaire de 28 formations politiques, parmi lesquelles deux des principaux partis du pays : le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), parti d’Alpha Condé, actuellement à l’étranger, ainsi que l’Union des forces républicaines (UFR) de l’opposant en exil Sidya Touré.
Selon le communiqué officiel, ces partis n’auraient pas rempli certaines obligations administratives, notamment l’ouverture d’un compte bancaire ou la tenue d’un congrès au cours des trois derniers mois. Les autorités ont également annoncé la dissolution de 27 autres partis et placé sous observation quatre formations politiques, tout en affirmant leur volonté d’organiser des élections cette année.
Par ailleurs, 75 partis restent autorisés à poursuivre leurs activités politiques, ainsi que 24 autres formations, dont celle de l’opposant en exil Cellou Dalein Diallo, à condition d’organiser un congrès dans un délai de 45 jours.
Ces mesures interviennent dans un climat politique marqué par des tensions, des restrictions des libertés et la disparition de plusieurs figures de l’opposition. Dans une publication sur les réseaux sociaux, Alpha Condé a critiqué cette décision, estimant que ces suspensions et dissolutions visent à imposer un cadre politique contraignant pour l’opposition.

A.P