Africa Eye
Mamoudou SAMOURA
Le Sénégal a officiellement rejoint le cercle des producteurs d’hydrocarbures avec le démarrage de l’exploitation du champ pétrolier de Sangomar, situé à environ 100 km au sud de Dakar. Ce projet, mené par la compagnie australienne Woodside Energy, a nécessité un investissement de 5 milliards de dollars et vise une production quotidienne de 100 000 barils. À terme, le pays espère générer des revenus annuels dépassant un milliard d’euros pendant trente ans. En parallèle, un autre projet majeur, Grand Tortue/Ahmeyim (GTA), à la frontière mauritanienne, prévoit de produire 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an, renforçant ainsi le potentiel énergétique du pays.
Cependant, ces découvertes suscitent autant d’espoirs que de défis. Le président Bassirou Diomaye Faye, récemment investi, a promis un audit approfondi du secteur pétrolier et gazier pour s’assurer que les contrats servent les intérêts nationaux. Cette démarche vise à éviter la « malédiction » du pétrole, qui a souvent conduit à la corruption dans d’autres pays africains. Avec une exploitation destinée à l’exportation et à la consommation domestique, le Sénégal entre dans une nouvelle ère économique, tout en affirmant son droit souverain face aux pressions internationales pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.
