Malgré les nombreuses menaces de poursuites judiciaires lancées par les partisans du pouvoir, militants, sympathisants et citoyens, Macky Sall, ancien président du Sénégal, reste ferme et déclare ne pas avoir peur d’être jugé par la Haute Cour de justice. Après avoir dirigé le pays pendant douze ans, il se dit serein et affirme que son bilan est visible et qu’il n’a rien à cacher. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, il a répété : « Je n’ai peur de rien. Ils peuvent poursuivre s’ils veulent. Mon bilan est là, visible, et je n’ai rien à cacher. »
L’ex-président dénonce ce qu’il considère comme une instrumentalisation politique des accusations portées contre son administration, notamment concernant la gestion de la dette publique. Suite à la publication du Rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques, Macky Sall a insisté sur le fait que le procès sur la dette est un « procédé politique » qui ne prend pas en compte le contexte économique mondial et les défis que le pays a rencontrés. Il a fermement rejeté les allégations selon lesquelles ses finances étaient mal gérées, affirmant que chaque année, la Cour des comptes validait les finances de l’État. « La dette extérieure est traçable et contractée auprès d’institutions multilatérales et d’États partenaires », a-t-il ajouté, soulignant l’impossibilité de la dissimuler.
Macky Sall a mis en avant les progrès réalisés durant son mandat et a appelé les autorités actuelles, en particulier le gouvernement Diomaye-Sonko, à se concentrer sur la poursuite du travail déjà entamé pour bâtir un pays moderne et tourné vers l’avenir, plutôt que de chercher des boucs émissaires. Il a conclu son entretien en évoquant son choix de vivre au Maroc après avoir quitté la présidence, précisant qu’il est libre de se rendre au Sénégal à tout moment et n’exclut pas un retour dans son pays.
A.P