La CPI octroie 57 millions de dollars aux victimes de Dominic Ongwen, ex-chef de la LRA en Ouganda

Rédaction : Widad WAHBI

Dans un jugement historique, la Cour pénale internationale (CPI) a ordonné le versement de 57 millions de dollars américains en réparations aux victimes de Dominic Ongwen, ancien commandant de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), un groupe tristement célèbre en Ouganda. Cette décision, validée récemment, résonne comme une avancée majeure pour rendre justice à des milliers de personnes marquées par des années d’atrocités.

Condamné en 2021 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité – enlèvements, meurtres, viols –, Ongwen a orchestré pendant des décennies des opérations d’une violence inouïe. Sous son commandement, femmes et enfants ont été arrachés à leurs familles, contraints de devenir soldats ou réduits en esclavage sexuel. Face aux recours de sa défense visant à suspendre l’exécution de ce verdict, les juges de la CPI ont tenu bon, réaffirmant leur détermination à réparer les vies brisées, même dans des contextes de conflits prolongés.

Pendant ce temps, la traque de Joseph Kony, fondateur de la LRA et cerveau présumé des exactions commises non seulement en Ouganda, mais aussi dans la région des Grands Lacs, reste un défi majeur. En fuite depuis près de vingt ans, malgré un mandat d’arrêt international émis en 2005, Kony échappe toujours à la justice. Ses avocats, anticipant un éventuel procès, ont plaidé pour un jugement par contumace, arguant qu’il est crucial de ne pas laisser l’impunité s’éterniser.

Dans une précision lourde de sens, la CPI a exigé que l’État ougandais prenne en charge l’intégralité des réparations financières destinées aux victimes d’Ongwen. Ce signal fort répond aux appels pressants des organisations de défense des droits humains, qui exhortent l’Ouganda à assumer pleinement son rôle dans la reconstruction d’une société déchirée par le conflit.

Pour de nombreux juristes, ce verdict pourrait établir un précédent, incitant les États confrontés à des guerres internes à endosser leurs responsabilités plutôt que de s’en détourner. Plus encore, il redéfinit la mission de la justice internationale, plaçant les victimes au centre des efforts de réparation, au-delà des seules condamnations symboliques.

Whatsapp Suivez les dernières nouvelles sur WhatsApp Telegram Suivez les dernières nouvelles sur Telegram Google Actualités Suivez les dernières nouvelles sur Google News Nabd Suivez les dernières nouvelles sur Nabd