Rupture stratégique : le Sahel quitte l’Organisation internationale de la Francophonie
Rédaction : Reda El Ghazal
Le retrait simultané du Mali, du Niger et du Burkina Faso de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en mars 2024 illustre une volonté affirmée de rompre avec l’influence française en Afrique. Ces pays justifient leur décision par des accusations de violations de leur souveraineté et de sanctions jugées « sélectives ». Ce geste, hautement symbolique, s’inscrit dans un mouvement plus large de rejet des héritages coloniaux, incarné notamment par l’expulsion des forces françaises et un réalignement stratégique vers la Russie, perçue comme un partenaire moins intrusif.
La perte de ces trois États membres représente un coup dur pour l’OIF, d’autant plus significatif que le Niger fut le berceau de sa création en 1970 à Niamey. Les critiques à l’encontre de la France se multiplient : exploitation des ressources, soutien à des politiques impopulaires, et ambiguïtés dans sa stratégie sécuritaire au Sahel. Les autorités en place mobilisent un discours souverainiste pour redéfinir leurs relations extérieures, estimant que la Francophonie incarne un système culturel et économique toujours lié à un passé colonial non soldé.
Les conséquences de ces retraits sont ambivalentes. D’une part, l’OIF perd environ 16 % de son poids économique mondial et voit son modèle remis en question ; d’autre part, les pays sahéliens s’exposent à un risque d’isolement financier et culturel, notamment à travers la diminution des aides éducatives et linguistiques. Le recul du français au profit des langues nationales, telles que le bambara, pourrait renforcer les identités locales, mais nécessiterait des investissements considérables. Cette crise révèle ainsi les tensions profondes au sein de l’espace francophone, pris entre aspirations à une réelle émancipation et persistance de dépendances structurelles.
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