Fragilité sécuritaire au Nord du Bénin : l’absence de coopération régionale favorise la menace jihadiste
Rédaction: Widad WAHBI
Le nord du Bénin, en proie à une recrudescence des attaques jihadistes, subit de plein fouet les conséquences d’une coopération sécuritaire affaiblie avec ses voisins sahéliens, le Burkina Faso et le Niger. Cette situation préoccupante, selon plusieurs experts, ouvre la voie à une implantation de plus en plus marquée des groupes islamistes dans cette région frontalière.
Les dernières semaines ont été particulièrement sanglantes, avec notamment une attaque jihadiste qui a coûté la vie à 54 soldats béninois, marquant le bilan le plus lourd enregistré dans cette zone. Les assaillants, pour la plupart venus des territoires instables du Burkina Faso et du Niger, profitent de la faible coordination entre les États pour intensifier leur présence.
« Si le Bénin poursuit ses efforts de manière isolée, sans réponse concertée de ses voisins, il restera confronté à une crise sécuritaire durable, dans laquelle les groupes terroristes trouveront un terrain propice à leur expansion », souligne Emmanuel Odilon Koukoubou, politologue et membre de Civic Academy for Africa’s Future.
Par ailleurs, les autorités béninoises reconnaissent ce déficit de coopération. Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a déclaré que la situation serait bien différente si une coordination sécuritaire efficace existait avec les pays frontaliers.
Selon le dernier Indice mondial du terrorisme, la région du Sahel reste la plus meurtrière au monde, concentrant plus de la moitié des décès liés au terrorisme en 2024. Le Burkina Faso est à nouveau classé comme le pays le plus touché, tandis que le Niger figure parmi les cinq premiers.
Cette dynamique régionale a permis aux groupes jihadistes de s’implanter dans des zones comme le nord du Bénin, explique Beverly Ochieng, analyste chez Control Risks. « La porosité des frontières, combinée à la faiblesse des dispositifs de surveillance, notamment dans les parcs forestiers de W et de la Pendjari, offre une couverture idéale pour ces groupes », précise-t-elle.
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, a revendiqué l’attaque du 17 avril, consolidant ainsi son influence dans le nord béninois. Selon Lassina Diarra, de l’Institut de recherche stratégique de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme, cette implantation est facilitée par des continuités sociologiques et territoriales avec le sud du Burkina Faso.
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