Dakar et Abidjan : l’éveil des hubs technologiques francophones en Afrique de l’Ouest

Rédaction: Africa Eye

Tandis que Lagos, Nairobi ou encore Le Cap captent l’attention mondiale en tant que pôles technologiques africains majeurs, une dynamique tout aussi prometteuse émerge à l’ouest du continent, plus discrète mais non moins significative. Dakar et Abidjan, capitales du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, connaissent une montée en puissance remarquable de leurs écosystèmes numériques. Portées par des politiques publiques volontaristes, une jeunesse ultra-connectée et une diaspora engagée, ces villes francophones bâtissent les fondations d’une révolution digitale inclusive et résolument africaine.

Des initiatives comme l’incubateur Jokkolabs à Dakar ou les projets d’innovation dans la Zone industrielle de Yopougon à Abidjan illustrent une volonté claire de faire du numérique un levier de développement local. L’innovation y est pensée en réponse aux réalités africaines, dans des secteurs clés comme la santé numérique, l’agriculture intelligente ou l’éducation.

Au-delà de la technologie, ces hubs revendiquent une approche culturelle du numérique : valorisation des langues locales, inclusion des femmes, réflexion sur la souveraineté numérique… Le français, loin d’être un obstacle dans un univers technologique dominé par l’anglais, devient un outil d’ancrage identitaire et d’innovation accessible.

Malgré ce dynamisme, Dakar et Abidjan peinent encore à s’imposer dans les grandes discussions internationales sur la tech africaine. Le manque de relais médiatiques, la barrière linguistique et le déficit de financement dédié freinent leur visibilité. Pourtant, leur émergence offre une occasion unique de rééquilibrer la carte de l’innovation en Afrique et de faire entendre une voix francophone forte et singulière dans l’arène numérique mondiale.

Pour y parvenir, une coopération renforcée entre hubs francophones, une stratégie de communication plus affirmée et un soutien accru des institutions régionales sont essentiels. L’heure est venue pour Dakar et Abidjan de passer de l’ombre à la lumière.