Togo : des centaines de manifestants dénoncent une “dérive monarchique” après la prestation de serment de Faure Gnassingbé

Rédaction: Africa Eye (Avec AFP)

Plusieurs centaines d’opposants se sont rassemblés hier dimanche à Lomé pour dénoncer ce qu’ils qualifient de “dérive monarchique” au Togo, au lendemain de la prestation de serment de Faure Gnassingbé dans ses nouvelles fonctions de président du Conseil des ministres, une fonction désormais sans limitation de mandat.

Ce rassemblement, autorisé par les autorités et organisé à l’appel de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), des Forces démocratiques pour la République (FDR) et de la société civile, s’est déroulé sans incident majeur, selon un correspondant de l’AFP sur place.

Dans un communiqué commun, les partis d’opposition et les organisations de la société civile ont dénoncé “un basculement autoritaire” et condamné “l’instrumentalisation des institutions et l’élimination systématique de toute alternative démocratique”.

Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père Eyadéma Gnassingbé, qui avait dirigé le Togo pendant 38 ans, a prêté serment samedi comme président du Conseil des ministres, nouvelle plus haute fonction de l’exécutif après une réforme constitutionnelle controversée. Pour ses partisans, cette réforme vise à “dépersonnaliser” le pouvoir, mais pour l’opposition, elle ouvre la voie à une consolidation du pouvoir personnel sans limite.

“Nous ne laisserons jamais cette forfaiture prospérer. Il s’agit de mobiliser le peuple contre l’imposture”, a déclaré Jean Pierre Fabre, président de l’ANC. Me Dodji Apévon, président des FDR, a ajouté : “La majorité des Togolais rejette ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays.”

Les organisateurs ont appelé à maintenir la mobilisation, affirmant que le Togo “ne peut pas continuer à être l’otage d’un système qui nie la justice, la liberté et la souveraineté populaire”.