Mali accélère la reprise du contrôle d’une mine d’or de Barrick Gold

Rédaction : Reda El Ghazal

Saisissant la justice ce jeudi dernier, les autorités maliennes tentent d’imposer une gestion locale temporaire sur le site minier de Loulou-Gounkoto, détenu à 80% par Barrick Gold. La cour commerciale de Bamako examine une requête gouvernementale visant à relancer l’exploitation sous supervision étatique, après des mois de tensions fiscales et des accusations de fraude contre la multinationale canadienne. L’enjeu est colossal : ce gisement a fourni près de 40% de la production aurifère nationale en 2023.

Rappelons que le conflit éclate en 2023 avec l’adoption d’un code minier exigeant une hausse des taxes et une participation étatique de 30%. Face au refus initial de Barrick de s’aligner, Bamako a gelé ses exportations, saisi 317 millions de dollars d’or, et arrêté plusieurs cadres. Un accord en février prévoyait une amende de 438 millions de dollars et la libération des détenus, mais la société dénonce aujourd’hui la violation des engagements par la junte, soulignant des « priorités personnelles » au sein du pouvoir.

Conséquence directe : la production d’or du Mali a chuté de 23% en 2024, plombant l’économie. Alors que Barrick domine le secteur avec 19,4 tonnes extraites sur 51 en 2023, l’incertitude juridique actuelle risque d’aggraver la crise. Les observateurs s’interrogent : cette nationalisation forcée redynamisera-t-elle les recettes, ou achèvera-t-elle de décourager les investisseurs étrangers ? La décision judiciaire, attendue prochainement, pourrait sceller le destin minier du pays.

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