Abidjan s’apprête à livrer une bataille stratégique pour la présidence de la BAD
Rédaction: africa eye
Se prépare à Abidjan l’un des scrutins les plus complexes de la finance africaine : l’élection du prochain président de la Banque africaine de développement (BAD), prévue le 29 mai 2025. Cinq candidats, aux profils contrastés, briguent ce poste clé pour le continent. Parmi eux, le Sénégalais Amadou Hott, ancien vice-président de l’institution, mise sur son expertise en partenariats public-privé, tandis que le Zambien Samuel Maimbo, cadre de la Banque mondiale, incarne l’influence anglo-saxonne. La Sud-Africaine Swazi Tshabalala, ex-numéro deux de la BAD, et le Tchadien Mahamat Abbas Tolli, figure de l’Afrique centrale, complètent cette liste.
Toutefois, le Mauritanien Sidi Ould Tah, technocrate expérimenté et soutenu par des poids lourds comme la Côte d’Ivoire, émerge comme un favori, grâce à son réseau arabe et francophone. Le scrutin, exigeant une double majorité (États africains et non-africains), révèle les équilibres géopolitiques fragiles entre bailleurs internationaux et priorités continentales.
Dans ce contexte, les manœuvres diplomatiques s’intensifient. Les alliances régionales, comme le soutien inattendu du Mali à Sidi Ould Tah ou les divisions au sein de la CEDEAO autour d’Amadou Hott, redessinent la carte des influences. Parallèlement, les pays non africains, détenant 40 % des voix, gardent un rôle décisif.
Les États-Unis, silencieux pour l’instant, pourraient privilégier un profil proche des institutions de Bretton Woods, à l’image de Maimbo, tandis que la France et l’Arabie Saoudite pencheraient pour Ould Tah, perçu comme un pont entre mondes francophone et arabe. Ces jeux d’influence illustrent les enjeux de souveraineté : la BAD, dont le capital a triplé sous Adesina, reste un levier essentiel pour les ambitions industrielles et écologiques de l’Afrique.
Au-delà des tractations, le futur président devra répondre à des défis immédiats : dette croissante des États, transition énergétique et réduction de la « prime Afrique » sur les marchés financiers.
Les assemblées annuelles de la BAD, axées sur la mobilisation du capital continental, soulignent l’urgence d’une vision renouvelée, combinant rigueur technocratique et ancrage dans les réalités locales. Si les candidats promettent tous une « nouvelle ère », leur succès dépendra de leur capacité à concilier attentes africaines et pressions des créanciers internationaux, dans un paysage économique mondial de plus en plus fragmenté.
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