Création de la BCID-AES : Vers une autonomie financière des États du Sahel

Rédaction : Reda El Ghazal

L’Alliance des États du Sahel, l’AES, a officiellement lancé ce vendredi dernier, la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement, BCID-AES, marquant une étape clé dans son projet d’émancipation financière. L’annonce a été faite lors d’une réunion ministérielle tenue à Bamako, en présence des Premiers ministres du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, et du Mali, le Général Abdoulaye Maïga. Cette institution, décrite comme un levier stratégique, vise à financer des projets structurants et à consolider l’intégration économique entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, trois pays unis depuis septembre 2023 au sein de la Confédération.

Inscrite dans une logique de rupture avec les modèles économiques hérités, la BCID-AES s’articule autour de quatre axes : sécurité collective, développement industriel, autonomie financière et préservation culturelle. Avec un marché potentiel de 78 millions de consommateurs, la banque ambitionne de stimuler les investissements locaux, de créer des emplois pour la jeunesse sahélienne et de positionner la région comme un pôle économique compétitif en Afrique. Le Général Maïga a souligné que cet outil incarne l’audace d’une nouvelle ère, combinant innovation institutionnelle et refus de la dépendance aux acteurs extérieurs.

Portée par les présidents Traoré, Goïta et Tiani, cette initiative symbolise la volonté des États sahéliens de construire des institutions communes capables de rivaliser à l’échelle continentale. Considérée comme un modèle d’intégration régionale, l’AES mise sur la BCID-AES pour réduire les inégalités de développement et contrer les pressions géopolitiques. Reste à observer comment cette architecture financière inédite parviendra à concilier ambitions économiques, défis sécuritaires et attentes des populations locales.