Congo: fardeau de la militarisation sur l’équilibre économique

Rédaction : Reda El Ghazal

Le gouvernement congolais révise son budget annuel face à une escalade des dépenses militaires et une chute des recettes fiscales. L’offensive des rebelles soutenus par le Rwanda, qui contrôlent une large partie de l’est du pays, paralyse les centres de perception des impôts dans ces zones riches en minerais. Pour soutenir l’effort de guerre, les autorités ont doublé les salaires des forces de sécurité, une décision coûteuse qui alourdit les finances publiques déjà fragilisées.

Selon le FMI, le déficit budgétaire devrait atteindre 1,2 % du PIB cette année, avec une perte fiscale estimée à 4 % en raison des territoires perdus. Pour limiter l’hémorragie, l’État réduit les budgets ministériels et les rémunérations des hauts responsables. Malgré ces mesures, les dépenses sécuritaires exceptionnelles ont déjà franchi le milliard de dollars en début d’année, selon des sources internes.

Pourtant, sur le terrain, les soldats dénoncent des pénuries persistantes de vivres et de matériel. Une partie des fonds alloués à l’armée échapperait au cadre budgétaire officiel, selon un général et un responsable des finances. Ces opérations opaques compliquent le suivi des dépenses, alimentant les doutes sur l’efficacité de la gestion de crise.