Soudan du Sud : L’armée va désarmer « de force » les combattants après des vols de bétail meurtriers.
Rédaction: Salam karmass
L’armée sud-soudanaise a annoncé lundi le lancement d’une vaste opération de désarmement dans les régions en proie aux violences intercommunautaires, où des affrontements liés aux vols de bétail ont causé la mort de centaines de personnes ces derniers mois.
La décision, rendue publique lors d’une conférence de presse à Juba, la capitale, a été confirmée par le porte-parole de l’armée, Lul Ruai Koang, qui a précisé que le processus commencerait par une phase de désarmement volontaire, suivie, en cas de refus, d’un désarmement forcé.
« Les jeunes combattants disposent d’un délai de grâce d’une semaine pour déposer volontairement leurs armes », a déclaré le porte-parole, précisant que des mesures « sévères et punitives » seraient prises contre ceux qui refuseraient de coopérer.
Ces violences se déroulent principalement dans l’État de Warrap (Nord-Ouest) et le comté de Mayom, placés en état d’urgence pour six mois par le président Salva Kiir la semaine dernière, à la suite d’une recrudescence d’affrontements entre clans. Les conflits sont alimentés par la compétition pour les ressources naturelles – pâturages, points d’eau – et par des cycles de représailles liés aux vols de bétail.
« Il y a trop de violence », a confié un habitant de Tonj North, prénommé Lual, s’exprimant sous anonymat par crainte de représailles. « Les gens ont fui, les terres agricoles sont abandonnées, les enfants ne vont plus à l’école. Il n’y a ni nourriture, ni abri. »
Selon lui, les tensions actuelles sont le reflet d’un enchaînement de vendettas familiales. « Si votre père ou votre frère a été tué, vous allez également tuer », dit-il.
D’après les Nations Unies, plus de 200 personnes ont été tuées rien qu’en mars dans l’État de Warrap, un chiffre qui s’inscrit dans un bilan plus lourd depuis décembre.
Ces violences locales s’ajoutent à un climat d’instabilité politique persistant dans le pays, indépendant depuis 2011. En mai, plusieurs ambassades ont exprimé leur inquiétude face à une « nette détérioration » de la sécurité, notamment après l’arrestation du premier vice-président Riek Machar en mars, un événement qui a ravivé les craintes d’un retour à la guerre civile.
Entre 2013 et 2018, le conflit entre les partisans de Salva Kiir et ceux de Riek Machar avait déjà fait environ « 400 000 morts », marquant l’une des pages les plus sombres de l’histoire du plus jeune pays du monde.
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