Burkina Faso : Ibrahim Traoré galvanise les troupes et appelle à une discipline totale

Rédaction : Widad WAHBI

Dans un climat sécuritaire toujours tendu, le capitaine Ibrahim Traoré a marqué un retour remarqué sur le terrain en s’adressant directement à ses forces. Le 15 juin, depuis le camp d’entraînement commando Thomas Sankara de Pô, le président de la transition a livré un discours improvisé devant des élèves-officiers, réaffirmant la nécessité d’une mobilisation sans faille face à ce qu’il a décrit comme une guerre imposée.

Sans nommer précisément l’ennemi, Traoré a pointé du doigt des forces extérieures, évoquant le poids du passé colonial et les intérêts étrangers qui chercheraient à s’approprier les terres burkinabè. Sa rhétorique, à la fois souverainiste et combative, a mis en lumière une vision claire : celle d’un pays qui refuse de céder à la pression, qui entend se battre pour son intégrité sans faire de compromis. Pour lui, cette guerre n’est pas un choix mais une obligation dictée par l’agression.

S’il a salué le courage des soldats, le capitaine Traoré n’a pas manqué de rappeler les exigences de discipline. Il a vivement critiqué l’usage incontrôlé des téléphones portables en opération, accusant cette négligence d’avoir contribué à des pertes inutiles sur le champ de bataille. Selon lui, même les prisonniers terroristes capturés admettent avoir profité de ces failles pour mener des attaques. Le message était clair : la rigueur et la vigilance doivent primer sur tout, y compris dans les détails du quotidien militaire.

Bien qu’il n’ait pas mentionné directement les attaques djihadistes meurtrières du mois de mai dans les localités de Djibo, Diapaga ou Sollé, le discours du président a résonné comme un acte de fermeté, un appel à l’unité nationale et à la combativité. « Le Burkinabè ne négociera pas avec son ennemi », a-t-il lancé d’un ton solennel, avant de conclure : « Nous ne lâcherons rien. Absolument rien. »

Cette intervention, la première depuis les récentes offensives, s’inscrit dans une stratégie de reprise en main politique et symbolique de la transition, dans un pays qui tente de se reconstruire sous les feux de la menace terroriste. Traoré, en endossant pleinement son rôle de chef suprême des armées, cherche à restaurer la confiance et à inscrire l’action militaire dans une logique de souveraineté assumée.

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