Présidentielle 2025 au Cameroun : Bello Bouba Maïgari entre en scène après 26 ans d’alliance avec le RDPC
Rédaction : Widad WAHBI
À quelques mois de la présidentielle camerounaise prévue pour octobre 2025, la scène politique connaît un tournant inattendu , après plus de deux décennies d’alliance avec le parti au pouvoir, Bello Bouba Maïgari, ministre du Tourisme et des Loisirs et président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), a annoncé sa candidature à la magistrature suprême. Âgé de 78 ans, l’ancien Premier ministre a officialisé sa décision samedi 28 juin à Yaoundé, à l’issue d’une réunion extraordinaire du comité central de son parti.
Cette candidature marque une rupture politique majeure après vingt-six ans de soutien actif au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) de Paul Biya. Devant la presse, Maïgari a expliqué que sa décision répondait à une pression croissante de la base militante de l’UNDP, qui dénonçait « la mal gouvernance, la corruption et les injustices criantes » ayant fragilisé, selon elle, la cohésion nationale.
Sans toutefois annoncer son départ du gouvernement, Bello Bouba Maïgari s’engage donc dans une course électorale qui s’annonce déjà disputée. Quelques jours avant lui, un autre ancien allié du RDPC, Issa Tchiroma Bakary, avait annoncé sa démission du gouvernement et sa propre candidature à l’élection présidentielle. Le ministre sortant de l’Emploi et de la Formation professionnelle avait, lui aussi, pris ses distances avec le système Biya, après y avoir longtemps pris part.
L’UNDP n’en est pas à sa première participation à une présidentielle. En 1992, son président s’était présenté au scrutin, arrivant en troisième position derrière Paul Biya et John Fru Ndi. Depuis décembre 1997, le parti faisait partie intégrante de la majorité présidentielle.
L’entrée en lice de Maïgari et Tchiroma, tous deux originaires du Nord du Cameroun — une région qui représente près de 40 % du corps électoral — pourrait profondément redistribuer les cartes dans un paysage politique jusqu’ici dominé par le RDPC dans cette zone. Cette recomposition risque de fragiliser l’assise électorale historique de Paul Biya, dont la candidature pour un nouveau mandat reste, à ce stade, non confirmée.
Face à cette dynamique nouvelle, les partis d’opposition, tout comme le pouvoir, devront ajuster leurs stratégies. Bello Bouba Maïgari rejoint ainsi une liste de candidats déjà déclarés, parmi lesquels figurent Maurice Kamto (MRC), Cabral Libii (PCRN), Joshua Osih (SDF) et Serge Espoir Matomba (PURS). L’éclatement progressif du consensus autour du pouvoir en place laisse entrevoir une élection plus ouverte qu’elle ne l’a été depuis des décennies.
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