Zimbabwe : la ferraille, un soutien vital pour les familles et l’environnement

Rédaction: Safae Fathi

Les habitants les plus pauvres du Zimbabwe font de la collecte de ferraille une véritable stratégie de survie, tout en apportant une contribution essentielle à la protection de l’environnement. Cette activité, largement informelle, permet à de nombreux travailleurs de générer un revenu quotidien modeste dans un contexte économique fragile, marqué par une forte instabilité et un taux de chômage élevé.

À Harare, la capitale, des milliers de collecteurs parcourent chaque jour les rues et les décharges pour récupérer des métaux recyclables. Parmi les déchets ménagers, les appareils électroménagers hors d’usage et les pièces automobiles, chaque kilogramme de métal représente une source précieuse de subsistance. Bien que difficile et exposé à des risques sanitaires importants, ce travail constitue, pour beaucoup, une alternative plus stable que certains emplois formels précaires.

En moyenne, ces collecteurs réunissent plusieurs dizaines de kilogrammes de ferraille par jour, ce qui leur permet de subvenir aux besoins alimentaires de leur famille et de régler certaines dépenses courantes. Toutefois, cette activité les expose fréquemment à des dangers liés à la manipulation de déchets médicaux, de produits toxiques ou de carcasses animales.

La ville de Harare génère environ 1 000 tonnes de déchets par jour, dont une grande partie n’est pas collectée par les services municipaux, obligeant les habitants à brûler ou à abandonner les détritus dans des espaces publics. Face à cette crise de gestion des déchets, les ramasseurs informels jouent un rôle crucial en limitant l’accumulation de polluants et en contribuant, de manière indirecte, à la salubrité urbaine.

Le recyclage de la ferraille s’inscrit également dans une dynamique d’économie circulaire. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, la ferraille représente près d’un tiers des matières premières utilisées pour la production mondiale d’acier. Ce processus réduit la dépendance à l’extraction minière, limite les émissions de dioxyde de carbone et préserve les ressources naturelles.

D’après diverses analyses internationales, l’utilisation d’acier recyclé permettrait de diminuer de manière significative les émissions de CO₂, la pollution de l’air et la consommation d’eau. Dans un contexte marqué par l’urgence climatique et la recherche de solutions durables, le rôle des collecteurs informels apparaît ainsi indispensable, bien qu’il reste souvent sous-estimé.

Même en l’absence de statistiques officielles permettant d’évaluer leur nombre exact, ces travailleurs, qualifiés de  héros invisibles , représentent un maillon essentiel de la chaîne du recyclage au Zimbabwe. Leur engagement illustre la manière dont des initiatives locales, issues de la précarité, s’intègrent dans une perspective globale de transition écologique et de résilience sociale.

 

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