La 5G progresse en Afrique : entre avancées notables et défis persistants
Rédaction : Widad WAHBI
Depuis la pandémie de Covid-19, les pays africains ont intensifié leurs efforts pour renforcer leur connectivité numérique. Jadis perçue comme prématurée sur le continent, la technologie 5G connaît aujourd’hui une accélération remarquable de son déploiement, à mesure que les États et opérateurs misent sur ses promesses économiques et technologiques.
D’après l’Union africaine des télécommunications (UAT), 79 opérateurs télécoms répartis dans 41 pays s’étaient engagés dans des investissements liés à la 5G en 2024. Parmi eux, 35 ont déjà lancé des réseaux commerciaux dans 21 pays. En intégrant les données de l’Agence Ecofin publiées en juin 2025, ce sont désormais 46 opérateurs dans 27 pays qui ont officiellement introduit la 5G, incluant des États d’Afrique du Nord comme la Tunisie et l’Égypte.
Cette dynamique représente un tournant par rapport à 2021, où seuls sept réseaux commerciaux 5G étaient actifs sur cinq marchés. Vodacom Lesotho fut pionnier, lançant la première offre 5G du continent dès 2018.
D’ici fin 2024, la 5G devrait couvrir 25 % des zones urbaines africaines, contre 73 % pour la 4G. Le nombre d’utilisateurs abonnés à des services 5G dépasse déjà les 26 millions, au sein d’un marché qui compte environ 600 millions d’abonnés mobiles uniques en Afrique subsaharienne.
Malgré ces progrès, plusieurs freins freinent encore l’adoption généralisée de la 5G sur le continent. L’UAT identifie cinq domaines sensibles : le coût élevé des terminaux compatibles, le manque d’usages concrets, l’infrastructure limitée, l’accès restreint au spectre de fréquence et un cadre réglementaire souvent inadapté.
Si certains smartphones 5G peuvent être achetés dès 150 dollars, ce prix demeure prohibitif pour une grande partie de la population africaine. L’UAT appelle ainsi à une action conjointe des gouvernements, régulateurs et opérateurs pour rendre les équipements plus accessibles et favoriser un environnement propice à la transition numérique.
En parallèle, l’absence d’applications concrètes et massifiées freine l’intégration de la 5G au-delà de l’amélioration de la vitesse Internet. Les usages innovants liés à l’intelligence artificielle, aux objets connectés ou à l’analyse de données – comme les villes intelligentes, les hôpitaux connectés ou la production automatisée – peinent à émerger dans les écosystèmes africains, accentuant l’idée que la 5G reste un produit de luxe réservé aux élites et aux entreprises.
À cela s’ajoutent d’autres défis majeurs : le coût d’installation des infrastructures, la faiblesse du maillage en fibre optique, l’absence de standards clairs pour les échanges de données transfrontaliers ou encore le manque de collaboration entre secteurs industriels.
Pourtant, les perspectives économiques sont considérables. Selon la GSMA, la 5G pourrait générer à elle seule quelque 10 milliards de dollars de valeur ajoutée d’ici 2030 en Afrique, soit environ 6 % de l’impact économique total du secteur mobile sur la région.
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