Le Maroc et le Niger renforcent leur coopération pour un transport intégré et durable en Afrique

Rédaction : Widad WAHBI

Le Maroc et le Niger ont récemment affirmé leur volonté de consolider leur coopération dans le secteur des transports, en vue de construire un réseau intégré et performant capable de répondre aux besoins du Niger, pays enclavé d’Afrique de l’Ouest. Lors d’une rencontre tenue à Rabat le 16 juillet, les ministres des Transports des deux pays ont échangé sur les perspectives de collaboration dans les domaines ferroviaire, aérien et routier, ainsi que sur les moyens de mutualiser les expertises pour relever les défis logistiques communs.

À cette occasion, le Maroc a proposé de mettre à la disposition du Niger son savoir-faire dans la modernisation des infrastructures, la sécurité routière et la formation technique. Des programmes d’échange de compétences, en particulier dans les écoles spécialisées marocaines, sont envisagés pour appuyer les cadres nigériens et accompagner leur montée en compétences.

Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large portée par le Maroc pour renforcer les solidarités africaines et bâtir des partenariats durables avec les pays du continent. L’Initiative Atlantique, lancée par le Roi Mohammed VI, ambitionne d’offrir un débouché maritime aux pays sahéliens, à travers un accès à l’océan Atlantique et une meilleure intégration des économies régionales. Le Niger, par la voix de son ministre des Transports, a salué cette initiative, la qualifiant de levier stratégique pour dynamiser les échanges commerciaux et favoriser le désenclavement du pays.

Depuis la visite du  Roi marocain à Niamey en 2016, les deux pays n’ont cessé de multiplier les initiatives communes dans divers domaines. Outre l’énergie, avec le projet de gazoduc reliant l’Afrique à l’Atlantique, les efforts se concentrent également sur la formation professionnelle, l’employabilité des jeunes et la digitalisation des compétences. Cette synergie vise à renforcer l’intégration régionale, créer des opportunités d’emploi et promouvoir une croissance inclusive dans les deux pays.

Sur le plan économique, bien que les échanges commerciaux entre Rabat et Niamey restent encore modestes — représentant seulement 1,88 % du commerce extérieur nigérien — les deux gouvernements ambitionnent de hisser ces volumes à 2,5 milliards de dollars dans les prochaines années. Pour y parvenir, ils misent sur l’exploitation des opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et sur la levée des barrières tarifaires et logistiques.

Parmi les projets structurants en discussion figure la création d’une liaison maritime directe entre le Maroc et le Niger. Une telle initiative permettrait non seulement de réduire les coûts de transport, mais aussi d’optimiser les circuits logistiques au service des secteurs agricole, industriel et énergétique. Le Niger, qui cherche à diversifier ses exportations au-delà des hydrocarbures, mise notamment sur le développement du cacao, du coton et du caoutchouc pour renforcer sa présence sur les marchés internationaux.

Dans cet élan de coopération renouvelée, les deux pays entendent démontrer que les partenariats Sud-Sud, ancrés dans le pragmatisme et la solidarité, constituent une voie efficace pour répondre aux enjeux de développement du continent africain.

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