Sécurité routière en Côte d’Ivoire : les autorités durcissent les sanctions contre les conducteurs fautifs

Rédaction : Sekou Kagné

Face à la recrudescence des accidents de la route, le gouvernement ivoirien a décidé de renforcer les mesures répressives à l’encontre des conducteurs impliqués dans des accidents graves. Désormais, tout automobiliste reconnu responsable d’un accident majeur pourra se voir retirer son permis de conduire, de manière temporaire ou définitive, selon la gravité des faits.

Cette disposition est mise en œuvre par la Commission de Suspension et de Retrait de Permis de Conduire, placée sous l’égide du ministère des Transports. Elle étudie les dossiers des conducteurs impliqués dans des sinistres routiers et statue sur la nature des sanctions à appliquer. Cette nouvelle étape intervient dans un contexte marqué par une montée alarmante du nombre de victimes sur les routes.

Selon les données de l’Office de la Sécurité Routière (OSER), l’année 2024 a enregistré plus de 12 000 accidents, ayant entraîné environ 1 300 décès et des milliers de blessés. Le premier trimestre de 2025 a déjà vu plus de 600 morts pour 560 accidents, soulignant l’urgence d’un changement de cap. Plusieurs drames, survenus à Yopougon, sur l’autoroute du Nord ou encore à Agboville, ont impliqué des camions et véhicules de transport en commun, provoquant une vive émotion au sein de la population.

Le directeur général des Transports terrestres et de la Circulation, Sacko Oumar, justifie ce tournant répressif : « Nous avons suffisamment sensibilisé. Il est temps de passer à la phase des sanctions. » Il cite notamment le cas d’un chauffeur de camion impliqué dans un accident mortel sur l’autoroute nord, dont le permis a été suspendu pour 15 ans.

À Abidjan, la décision suscite des réactions contrastées. De nombreux citoyens y voient une mesure salutaire. Pour Koffi Aristide, passager rencontré à Yopougon, « les conducteurs doivent comprendre qu’ils portent la vie des passagers entre leurs mains.» Il plaide pour une attitude plus responsable derrière le volant.

Chez les professionnels du transport, les avis sont plus nuancés. Certains syndicats reconnaissent la nécessité d’une discipline accrue, mais appellent à plus de discernement. Kouamé Germais, chauffeur de transport intercommunal, estime que « dans les cas d’accidents mineurs, retirer le permis revient à mettre le chauffeur au chômage. »

Les autorités insistent sur le fait que la répression ne remplace pas l’éducation. Plusieurs campagnes de sensibilisation ont déjà été menées, et des dispositifs tels que la vidéo-verbalisation et le système de permis à points sont en place pour encourager les comportements responsables.

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