Sahel : la Grande Muraille verte freinée par l’insécurité et le banditisme armé

Rédaction: Tendai Zola

Lancé en 2007 par l’Union africaine, le projet de la Grande Muraille verte visait à créer un mur végétal de plus de 8 000 kilomètres à travers le Sahel, du Sénégal à Djibouti, pour freiner la désertification. Cette initiative ambitieuse devait reboiser des millions d’hectares d’ici à 2030 et devenir l’une des plus grandes structures vivantes au monde. Mais selon une enquête de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), le projet est aujourd’hui gravement compromis, notamment à cause de l’expansion des violences armées au Burkina Faso, au Niger et au Nigeria.

L’enquête met en lumière les récits de ceux qui ont cru à cette initiative, comme le Nigérian Aliyu Garba, enlevé alors qu’il participait à la plantation d’arbres dans le nord-ouest du pays, dans une zone frappée par le banditisme rural. Partout dans ces régions sahéliennes, les efforts de reboisement sont paralysés par l’insécurité. Des groupes affiliés à Boko Haram, à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) ou à Al-Qaida au Maghreb islamique ont vidé des villages entiers, poussé les populations à fuir et contraint les travailleurs forestiers à se cacher. À Dori et Aribinda au Burkina Faso, où près de 600 000 plants avaient été mis en terre entre 2013 et 2015, l’activité a quasiment cessé.

À cinq ans de l’échéance prévue, moins de la moitié des objectifs ont été atteints, et l’espoir de mener le projet à terme s’amenuise. Mal financée, mal protégée et livrée à l’insécurité, la Grande Muraille verte est aujourd’hui plus que jamais en péril.

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