Sahel : les drones, nouvelle arme redoutable des groupes djihadistes

Rédaction : Sekou Kagné

Un nouveau rapport du Centre politique pour le Nouveau Sud, révèle une montée en puissance inquiétante de l’usage des drones par les groupes djihadistes au Sahel, notamment par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaida. Publié le 14 juillet, le rapport recense plus de 30 attaques confirmées impliquant des drones depuis septembre 2023, dont la grande majorité ont eu lieu entre mars et juin 2025.

Ces drones, souvent de fabrication commerciale à bas coût, sont désormais modifiés pour larguer des charges explosives. Cette mutation tactique s’est illustrée de manière dramatique lors de l’attaque de la base militaire malienne de Boulikessi, le 1er juin, où le GSIM a revendiqué la mort de plus de 100 soldats. Le rapport précise que cette nouvelle capacité offensive, autrefois réservée à des usages de surveillance et de reconnaissance, marque un tournant inquiétant dans l’équilibre militaire au Sahel.

La première utilisation documentée de drones armés par le GSIM remonte à septembre 2023, lors d’une attaque ciblant la milice dogon Dan Na Ambassagou dans la région de Mopti. Depuis, cette tactique s’est propagée rapidement, profitant de la porosité des frontières, de la disponibilité de la technologie civile et de la faiblesse des moyens de défense aérienne dans les armées locales. Cette évolution menace de redéfinir les règles de l’engagement militaire dans une région déjà marquée par l’instabilité chronique.