L’ex-président de la fédération centrafricaine de football condamné pour crimes de guerre

Rédaction : Aminata Diallo

La Cour pénale internationale (CPI) a rendu son verdict mercredi avant hier à La Haye , Patrice-Edouard Ngaïssona, ancien président de la Fédération centrafricaine de football, a été reconnu coupable de 28 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. À ses côtés, l’ex-chef milicien Alfred Yekatom, surnommé « Rambo », a été condamné pour 20 chefs d’accusation similaires.

Les deux hommes ont été jugés responsables d’atrocités commises entre 2013 et 2014, au plus fort de la crise en République centrafricaine, alors que les milices anti-balaka – principalement composées de combattants chrétiens – ont lancé une campagne de représailles contre les populations musulmanes, après la prise du pouvoir par la coalition Séléka.

Le procès, qui a duré près de quatre ans, s’est appuyé sur plus de 170 témoignages et 20 000 éléments de preuve. Les juges ont souligné que Ngaïssona, figure politique influente, a joué un rôle clé dans le financement et la coordination des violences, tandis que Yekatom a dirigé des attaques sanglantes contre des civils, notamment à Bangui, le 5 décembre 2013 – une journée où environ 1 000 personnes ont trouvé la mort et la moitié de la capitale a fui.

Des récits glaçants rapportent des victimes enterrées vivantes, torturées, ou ciblées uniquement pour leur appartenance religieuse. Malgré les preuves accablantes, les deux accusés ont nié les faits tout au long du procès.

La sentence est tombée : 12 ans de prison pour Ngaïssona, 15 ans pour Yekatom. Ce jugement intervient alors que la Centrafrique connaît une timide accalmie, marquée ce mois-ci par la dissolution de deux groupes rebelles majeurs, suscitant un espoir fragile de paix durable.

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