Nigeria face à une crise alimentaire majeure en Afrique de l’Ouest et du Centre

Rédaction: Omar kadir

Le Nigeria traverse une crise alimentaire sans précédent. Les besoins augmentent de façon alarmante dans plusieurs pays de la région alors que les ressources pour l’aide humanitaire connaissent une baisse marquée. D’après le Programme alimentaire mondial, près de trente-et-un millions de personnes au Nigeria se retrouvent aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire aiguë, un chiffre qui équivaut à l’ensemble de la population d’un État américain majeur. Toutefois, face à la réduction drastique des financements, le PAM prévient qu’il sera contraint d’interrompre une partie de ses opérations vitales à partir d’août, laissant plus d’un million de Nigérians privés d’assistance. Cette situation menace la fermeture de nombreux centres de nutrition dans l’État de Borno, expose des centaines de milliers d’enfants à la malnutrition aiguë et abandonne à leur sort les populations déplacées par les violences.

Ce phénomène dépasse largement les frontières nigérianes. Dans toute l’Afrique de l’Ouest et du Centre, les équipes humanitaires font face à des défis similaires. Au Mali, au Niger, au Cameroun, en Mauritanie ou en République centrafricaine, la hausse des besoins se heurte à une baisse drastique des soutiens financiers. Le Programme alimentaire mondial souligne que son aide régionale a été réduite de soixante pour cent, ce qui ne permet plus d’atteindre que cinq millions de personnes. Certains pays, comme le Mali et le Niger, ont vu leur aide d’urgence chuter de plus de quatre-vingts pour cent, aggravant une situation déjà fragile sur les plans social et sécuritaire.

Plusieurs facteurs aggravent cette crise humanitaire. La diminution des stocks alimentaires, l’augmentation des prix des denrées de base, l’inflation et la dépréciation des monnaies s’ajoutent aux conflits persistants dans la région. Malgré les appels pressants du PAM, la mobilisation des fonds reste très en deçà des besoins. Au Nigeria, moins d’un quart du budget requis a été récolté, tandis que les financements alloués aux pays voisins peinent également à atteindre les objectifs fixés. Dans ce contexte, l’agence onusienne avertit qu’une absence prolongée d’aide alimentaire accentuera la précarité, alimentera les tensions et risquera d’entraîner une instabilité accrue dans l’ensemble de la région.

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