Trinité-et-Tobago : un défilé culturel à Port of Spain pour marquer la Journée de l’émancipation

Rédaction : Fatimatou Babdin

Des habitants de Trinité-et-Tobago ont défilé vendredi dans les rues de Port of Spain pour célébrer la Journée de l’émancipation, qui commémore l’abolition de l’esclavage dans l’Empire britannique le 1er août 1834. Cette date symbolique, reconnue dans plusieurs pays des Caraïbes ainsi qu’au Canada, a été instaurée comme fête nationale à Trinité-et-Tobago dès les premières années de son indépendance. Le défilé de cette année s’est déroulé sous le thème « Façonner des avenirs durables grâce à la justice réparatrice », en lien avec l’appel de l’Union africaine qui a désigné 2025 comme année de réflexion sur les réparations en faveur des personnes d’ascendance africaine.

Les célébrations ont mis en avant la richesse de l’héritage culturel africain à travers les tambours, les danses et les costumes traditionnels. Pour les participants, il s’agissait d’un hommage historique autant que d’une affirmation identitaire. Kabira Floyd, étudiant présent lors de l’événement, a souligné l’importance de rendre hommage aux générations précédentes, dont les luttes ont permis aux descendants d’exprimer aujourd’hui librement leur culture. Le défilé a également renforcé un sentiment de fierté collective lié à l’histoire et aux racines profondes de la société trinidadienne.

Des acteurs culturels comme Bongo Jack ont insisté sur la nécessité de transmettre cette mémoire aux jeunes générations, en vue de renforcer leur connaissance de soi et le respect de leurs origines. Selon les Nations unies, entre 25 et 30 millions d’Africains ont été déplacés au cours de la traite transatlantique pour travailler dans les plantations des Amériques, notamment dans les Caraïbes. Depuis plusieurs années, le Conseil des droits de l’homme, basé à Genève, milite pour la mise en place de mesures concrètes, incluant des programmes éducatifs et des initiatives de reconnaissance dans les pays membres de la CARICOM.