Afrique du Sud : 30 000 emplois en péril face aux nouveaux droits de douane américains

Rédaction : Sekou Kagné

Près de 30 000 emplois sud-africains sont menacés par l’entrée en vigueur imminente des droits de douane américains. Selon les autorités locales, ces taxes de 30 % sur une large part des exportations sud-africaines vers les États-Unis pourraient lourdement frapper l’économie nationale.

L’annonce, faite hier lundi, intervient à quelques jours de l’application officielle de ces droits, alors que les États-Unis représentent le troisième partenaire commercial de l’Afrique du Sud, après l’Union européenne et la Chine. Washington absorbe 7,5 % des exportations sud-africaines, mais 35 % de ces exportations – notamment dans des secteurs comme le cuivre, les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs et l’énergie – resteront exemptées.

Simphiwe Hamilton, directeur général au ministère du commerce, a déclaré lors d’un point presse : »Environ 30 000 emplois pourraient disparaître si nous ne gérons pas cette situation de manière adéquate. »

La pression est d’autant plus forte que l’Afrique du Sud est déjà en proie à un chômage massif, avec un taux officiel atteignant 32,9 % au premier trimestre 2025, et un chômage des jeunes grimpant à 46,1 %.

Dans sa newsletter hebdomadaire, le président Cyril Ramaphosa a reconnu la gravité de la situation et a insisté sur la nécessité d’adapter rapidement l’économie nationale à cette nouvelle réalité. »Nous continuerons à dialoguer avec les États-Unis pour protéger nos industries d’exportation et les emplois qui en dépendent », a affirmé le chef de l’État.

Les relations diplomatiques ont été tendues depuis que l’administration Trump a exprimé son désaccord avec la réforme foncière sud-africaine, qu’elle considère comme discriminatoire envers les Blancs. L’expulsion de l’ambassadeur sud-africain à Washington, Ebrahim Rasool, en mars dernier, a davantage compliqué les pourparlers. Néanmoins, Ronald Lamola, ministre des Relations internationales, a confirmé qu’un remplaçant allait être nommé sous peu.

En réponse, le gouvernement sud-africain a accéléré ses efforts pour diversifier ses marchés d’exportation, en misant sur le commerce intra-africain et en développant ses échanges avec l’Asie et le Moyen-Orient. Des avancées concrètes ont déjà été enregistrées avec la Chine et la Thaïlande, notamment pour l’exportation de produits agricoles comme les agrumes.

Un bureau de soutien à l’exportation a été mis en place pour accompagner les entreprises sud-africaines dans la conquête de nouveaux marchés. Cependant, des voix s’élèvent pour réclamer la création d’un comité de crise commerciale, réunissant des acteurs économiques majeurs et des représentants gouvernementaux, afin de répondre de manière coordonnée à cette crise tarifaire sans précédent.

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