Affaire Vezilier nouvel épisode de la confrontation entre Bamako et Paris

Rédaction : Reda El Ghazal

Les autorités maliennes ont annoncé l’arrestation à Bamako d’un ressortissant français identifié comme Yann Christian Bernard Vezilier, soupçonné de collaborer avec les services de renseignement de son pays. L’opération, menée au début du mois par des unités spécialisées, visait selon Bamako à démanteler un réseau jugé marginal et accusé de préparer des actions de déstabilisation avec l’appui de partenaires étrangers. Parmi les personnes interpellées figurent également des officiers de haut rang, dont le général Abass Dembélé, ancien gouverneur de Mopti, et la générale Néma Sagara, première femme à occuper ce grade dans l’Armée de l’air malienne.

Cette arrestation intervient dans un contexte où les relations entre le Mali et la France se trouvent déjà au plus bas. Depuis le retrait de l’opération Barkhane en 2022, les échanges militaires et diplomatiques se sont réduits, tandis que Bamako a resserré ses liens avec Moscou. Les autorités maliennes reprochent à Paris un désengagement face aux menaces sécuritaires, alors que la France critique l’influence croissante de la Russie au Sahel. Cette dynamique de méfiance mutuelle a installé un climat de rupture quasi totale entre les deux capitales.

Alors que l’enquête se poursuit pour identifier d’éventuelles complicités, l’affaire pourrait rapidement prendre une dimension politique. Bamako dénonce régulièrement l’ingérence d’acteurs extérieurs dans ses affaires internes, et le dossier Vezilier risque de renforcer ce discours. Pour les autorités maliennes, il s’agit aussi d’un signal adressé à leurs anciens partenaires occidentaux, confirmant une volonté d’affirmer leur souveraineté dans un contexte géopolitique marqué par de profonds réajustements.