Mozambique : Gaz contre droits — la relance sous haute tension du Mozambique LNG

Rédaction: Africa Eye

Suspendu depuis 2021 à la suite des attaques djihadistes à Cabo Delgado, le méga-projet Mozambique LNG de TotalEnergies s’apprête à repartir. Selon le ministre mozambicain de l’Énergie, Estevão Palé, « les conditions sont désormais réunies » pour relancer les travaux d’ici la fin de l’été 2025, après un gel de plus de trois ans. L’entreprise française prépare la reprise du chantier de 20 milliards de dollars, avec l’appui d’un dispositif sécuritaire renforcé, malgré une insécurité toujours latente dans le nord du pays.

Derrière l’optimisme officiel se dessine un maillage sécuritaire complexe: armée mozambicaine, troupes rwandaises et sociétés militaires privées opèrent conjointement autour des sites gaziers. Plusieurs ONG alertent sur des violations graves des droits humains imputées aux forces de sécurité : exécutions sommaires, tortures, détentions arbitraires. Des accusations qui, pour l’heure, n’ont donné lieu à aucune poursuite. L’opacité autour du rôle de prestataires liés à Kigali, tels qu’Isco Segurança, alimente les inquiétudes sur la chaîne de responsabilité.

Ces préoccupations franchissent désormais les frontières. Le Royaume-Uni a ouvert une enquête via UK Export Finance pour vérifier si son soutien de 1,15 milliard $ au projet est compatible avec ses obligations en matière de droits humains. La Commission mozambicaine des droits de l’homme mène également ses propres investigations. À mesure que la reprise se précise, le défi ne se résume plus à pomper du gaz : il s’agit de savoir si la manne énergétique se bâtira au prix de la justice et de la transparence — ou en dépit d’elles.

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