Kenya : un nouveau temple Rastafari inaugure l’expansion d’une foi afrocentrique
Rédaction : Aminata Diallo
À Nairobi, capitale du Kenya, les rastafaris célèbrent l’ouverture d’un nouveau temple, un espace de culte fait de poteaux de bois et de tôles, symbole de l’essor discret mais croissant de cette communauté. Cette cérémonie, rythmée par des chants et des prières tournées vers l’Éthiopie, illustre le développement des rangs des rastafaris dans le pays, récemment reconnu légalement comme religion à part entière après des années de stigmatisation.
Le mouvement rastafari, né dans les années 1930 lors du couronnement de Ras Tafari Mekonnen, futur empereur Hailé Sélassié Ier d’Éthiopie, considère ce dernier comme l’incarnation du Christ et fait de l’Éthiopie un symbole de résistance à la colonisation. Présents dans le monde entier, des États-Unis au Ghana, les rastafaris sont connus pour leur spiritualité afrocentrique et pacifique, leur attachement à la musique et à l’art, ainsi que leur opposition à toute forme d’oppression.
Au Kenya, le rastafari est structuré en trois branches, appelées “mansions” : Nyahbinghi, Bobo Ashanti et Les Douze Tribus d’Israël. Ces groupes se réunissent dans des structures semi-permanentes pour célébrer leur culte et transmettre leurs valeurs. Pour de nombreux jeunes, ce mode de vie, tourné vers la spiritualité et le respect de la nature, représente une alternative inspirante aux religions traditionnelles, parfois perçues comme issues de l’héritage colonial.
Fedrick Wangai, 26 ans, explique que son choix de rejoindre le mouvement est motivé par un rejet des religions imposées par les colonisateurs, qu’il considère comme sources de division. Christine Wanjiru, membre d’une congrégation, témoigne des discriminations auxquelles les rastafaris faisaient face : exclusion sociale, obstacles à l’emploi et stéréotypes négatifs. Selon elle, la reconnaissance légale du rastafari et la persévérance des communautés ont permis d’inverser la tendance et d’attirer de nouveaux adeptes.
Malgré ces progrès, des défis persistent. Les rastafaris sont souvent mal compris et accusés à tort de paresse ou d’abus de substances comme la marijuana, connue sous le nom de ganja, qui joue pourtant un rôle central dans leurs cérémonies. Ng’ang’a Njuguna, aîné de la Nyahbinghi Mansion, rappelle que le rastafari est avant tout un mode de vie spirituel, un chemin pour atteindre l’équilibre et la connexion avec le monde vivant, et non une simple religion.
Le mode de vie rastafari attire particulièrement la jeunesse kenyane, séduite par son art, son alimentation, son engagement pacifique et son message de résistance et d’affirmation culturelle. Alors que le Kenya reste majoritairement chrétien et musulman, l’inauguration de ce nouveau temple symbolise une étape importante dans la visibilité et la reconnaissance de cette foi afrocentrique, pacifique et résolument tournée vers l’avenir.
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