Afrique : quand les paris sportifs s’invitent dans les devoirs des élèves

Rédaction: fatomatou konè

Dans les rues animées de Kampala comme dans les quartiers populaires de Lagos, de plus en plus de parents s’inquiètent. Leurs enfants, censés réviser à travers des applications scolaires ou consulter des résultats sportifs, se retrouvent happés par des liens sournoisement intégrés vers des plateformes de paris. Derrière l’apparente innocuité de simples applis de devoirs ou de quiz, des bookmakers numériques déploient une stratégie agressive : séduire la jeunesse africaine, souvent dès l’adolescence, pour l’enfermer dans la spirale addictive des jeux d’argent.

Les témoignages affluent. Des enseignants constatent des élèves distraits, obsédés par des cotes et des pronostics au lieu de leurs leçons. Des parents racontent comment l’argent de poche disparaît mystérieusement dans des dépôts en ligne. Même des conseillers scolaires alertent sur des cas de dettes précoces et de décrochage scolaire. Cette infiltration du jeu dans les outils éducatifs met en lumière un double cynisme : profiter du manque de régulation dans l’espace numérique africain et exploiter la fascination des jeunes pour le football.

Au-delà des statistiques et des bilans financiers des opérateurs, ce sont des trajectoires de vie qui vacillent. Chaque clic sur une publicité déguisée en exercice ou en score est une porte d’entrée vers une dépendance précoce, avec des conséquences sociales durables. Les régulateurs promettent de réagir, mais en attendant, la réalité est crue : des milliers d’adolescents sont ciblés à l’école même, dans ce qui devrait être un espace de savoir et d’avenir. L’histoire de ces applis transformées en pièges rappelle l’urgence de repenser la protection des jeunes à l’ère numérique africaine.

Whatsapp Suivez les dernières nouvelles sur WhatsApp Telegram Suivez les dernières nouvelles sur Telegram Google Actualités Suivez les dernières nouvelles sur Google News Nabd Suivez les dernières nouvelles sur Nabd