Égypte : La dernière plage préservée menacée par un projet touristique

Rédaction : Widad WAHBI

À une quarantaine de kilomètres de Marsa Alam, au cœur du parc national de Wadi al-Gemal, la plage de Ras Hankorab est considérée comme l’un des derniers joyaux encore intacts de la côte sud de la mer Rouge. Réserve naturelle depuis 2003, elle abrite une biodiversité rare,tortues vertes, dugongs, raies aigles et récifs coralliens préservés, résistants au réchauffement climatique.

En mars 2025, des bulldozers ont été aperçus sur le site, marquant le début de travaux pour un complexe touristique doté de terrasses, structures modernes et portails flambants neufs. Une transformation qui suscite l’inquiétude des défenseurs de l’environnement, lesquels redoutent un impact irréversible sur cet écosystème fragile.

Bien que le site fasse partie d’une aire protégée, le statut légal de ces aménagements reste flou. Des écologistes dénoncent un contrat d’usufruit signé avec une entreprise privée sans validation officielle du ministère de l’Environnement. Cette opacité a déclenché une mobilisation locale et internationale, avec pétitions et appels à l’arrêt du projet.

Face à une grave crise économique, l’Égypte mise sur le tourisme comme moteur de devises. L’accord signé en 2024 avec les Émirats arabes unis, d’une valeur de 35 milliards de dollars, illustre cette stratégie qui vise à doubler le nombre de visiteurs annuels pour atteindre 30 millions d’ici 2028. Mais cette logique de rentabilité rapide alimente les craintes, surfréquentation, pollution sonore et lumineuse, dégradation des fonds marins… Autant de menaces pour une plage unique, considérée par certains comme « un sanctuaire marin » en péril.

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